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Dans ce jardin la nature est domestiquée, sophistiquée. Elle est le fruit de la pensée et du sentiment, se balançant entre un désir de symbiose totale avec l’individu et son altérité stimulante et créatrice de nouveaux territoires imaginaires. C’est un espace hybride et poétique où l'environnement naturel se mêle à celui de l’Homme. La poésie du lieu se manifeste par des jeux d’analogies de formes entre des éléments artificiel et naturels. Des formes sinueuses parcourent les différents volumes de ce paysage domestique comme des traces d’une vie antérieure. L’occupant est alors invité à s’abandonner à la contemplation des objets et des plantes, laissant peu à peu cet espace devenir le théâtre de ses propres fantasmes et illusions. 

 

Ce jardin, à l’image des principes de créations de la nature, se trouve à mi-chemin entre le monde de la technologie et celui de l’artisanat. Les différents éléments qui le constituent ont été dessinés à partir de placages de platane et d’olivier scannés puis reproduits dans d’autres matériaux grâce à la modélisation 3D en strates, l’impression en 3D ou encore la gravure par un bras robotique. Cette démarche d’extraction et de transformation, au cœur du projet, met en évidence un nouveau type de dialogue entre la technologie et la nature dont le perfectionnement nous éloigne autant qu’il nous rapproche de celle ci selon la façon dont nous voulons la définir (primitive ou sophistiqué). Ce principe est, en autres, signifié par la matrice du sol accrochée sur l’un des murs de la pièce, telle une carte mère en attente d’être activée. Paradoxalement, le rapport à la matière et au motif de ces différentes pièces démontre également un besoin paradoxal de mimétisme avec la nature. Le travail de la main et de la pensée se manifeste alors par un choix de composition, l’homme devenant le chef d'orchestre dont l’objectif est de trouver l’équilibre sensible et pratique entre ces différents éléments.
A la manière des lieux évoqués dans la littérature de Huysmans, ce territoire non défini a pour ambition d’ « amener l’hallucination et pouvoir substituer le rêve de la réalité à la réalité même »*.

Cet espace interroge ainsi notre quête infinie d’authenticité afin de retrouver un environnement primitif fantasmé. C’est pourtant pour son altérité et son mystère que la nature nous renvoie vers notre moi intérieur et intellectuel, reproduisant à nouveaux une limite infranchissable entre elle et nous. Le jardin d’intérieur participe pleinement à cette fonction introspective, source d’imagination et l'expérience de cet espace démontre notre faculté à constamment transformer notre réalité par notre perception à travers les formes qu’elle nous évoque. Peut-être s’agit-il d’un des principes fondateurs de la création et de l’évolution ?

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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Luc Bertrand, JPPM © villa Noailles, 2019

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