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Le Pavillon de la Muette à Saint-Germain-en-Laye a accueilli l’artiste Hugo Drubay et son installation, “Dieu créa l’homme à son image,” lors de l’exposition collective, L’Exode au Clair de Terre (Juin 2018).

 

Érigé au centre de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, Le Pavillon de la Muette nous transporte dans des temps tournés vers une antiquité fantasmé et réinterprétée. Ce bâtiment historique, aux allures d’ancien temple de style néo-classique, surplombe des paysages pittoresques, aperçus à travers quelques percées dans la forêt environnante. Initialement dédié à la chasse, ce bâtiment a longtemps accueilli des hommes et des animaux. Désormais seules quelques traces artificielles en témoignent.

L’installation, « Dieu créa l’homme à son image »,  fait référence à la Bible et au mythe de la création pour illustrer la genèse de l’univers. Elle est accompagnée des trois premiers chapitres de la Bible auxquelles plusieurs modifications ont été apportées.

La figure de Dieu a été changée par la deuxième personne du singulier et certains passages ont été allégés afin que le visiteur puisse s’engager pleinement dans le dispositif narratif tout au long du parcours scénographique. Il y acquiert une force mystique et accède au mécanisme qui régie l’univers. En effet, la bible nous demande de nommer les êtres vivants qui nous entourent, de signifier la réalité du monde.  

Ici, le visiteur devient flâneur, parcourant les différentes pièces du Pavillon selon son propre scénario. Il devra progressivement incarner un rôle, celui de Dieu, figure absolue du créateur. Cet exercice vient transcender la temporalité pour amener la notion d'éternel, de mythe et le mener vers un questionnement sur sa nature et celle du monde. Le visiteur choisi son propre scénario et devient le créateur dont l’imaginaire et l’abstraction seront les outils de création.

Au cœur de l’installation se tient L’arbre déployé, un temple de la mémoire. Sa place au sein de l’espace et sa forme mystérieuse énoncent une première interrogation sur l’ensemble des éléments exposés et leur fonction au sein du scénario. Telle une cérémonie aux énergies primitive,  l’acte même de contempler cette œuvre se transforme en rituel initiatique afin d’accéder à une réalité transcendée. Un doute constant entoure l’exposition, jouant avec nos certitudes. Une chose est sûre, le mécanisme qui régit le monde est à découvrir ou à redéfinir.

 

Tout autour de l’arbre déployé, des plantes fantasmagoriques et des animaux, tels des allégories, viennent interpeller le visiteur. Ces différents éléments exposés à travers le Pavillon ont été pensés afin de former un tout avec le bâtiment et son environnement. Ensemble, ils participent au processus narratif, révélant des indices à ceux qui auront perçu les jeux d’analogies cosmiques. Ces éléments expriment alors le reflet du paradis perdu. 

 

Tout au long de ce parcours le visiteur fait appel à son imagination et devient le créateur du monde. Une fois la visite achevée, il est en mesure de transposer son quotidien futur en un acte artistique constant et naturel.

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